L’aventure Mehackit a commencé en 2013, lorsque trois étudiants de l’université d’Aalto eurent l’idée d’enseigner le code à travers une approche nouvelle. Ainsi, ils souhaitaient battre en brèche les préjugés inhérents à l’informatique, afin de susciter la curiosité des enfants pour le code et lutter contre la sous-représentation des femmes dans ce secteur. Pour mieux comprendre l’approche singulière de Mehackit, nous avons eu la chance d’observer un workshop et d’échanger avec sa CEO, Heini Karppinen.
De cette vision singulière sont nés trois cours variés, qui ont pour ambition d’introduire art et créativité dans l’apprentissage des fondamentaux de l’algorithmie. Qu’il s’agisse de construire une machine grâce à un micro-processeur Arduino, réaliser une animation graphique à l’aide du logiciel libre Processing, ou encore de générer des compositions musicales par le code, ici, les enfants apprennent en créant. Inspiré par la philosophie du mouvement maker, Mehackit y voit l’occasion d’introduire les bénéfices d’une pédagogie concrète, collaborative et ludique.
Les instructeurs, des étudiants en informatique formés par Mehackit, accompagnent et assistent les binômes dans la réalisation de projets qu’ils choisissent en fonction de leurs appétences : dans le cours auquel j’ai assisté, les enfants avaient notamment décidé de créer une grue mécanique. Pour les réaliser, un ensemble de ressources digitales sont à leur disposition et répondent à des besoins concrets et précis. L’instructeur joue le rôle d’un facilitateur, qui épaule les enfants lorsqu’ils rencontrent des obstacles ; sans être trop présent, afin de laisser une place à l’erreur et à la persévérance, et intervenir au moment opportun pour rendre l’apprentissage plus efficace. Car comme me l’a très justement fait remarquer Heini, chaque atelier Mehackit diffère des précédents et s’adapte au niveau de ses participants.
Au-delà d’une simple introduction au code, l’approche de Mehackit est également centrée sur le développement de savoir-êtres. L’apprentissage y est pleinement social, notamment à travers le sens de la communication et de la collaboration dont des élèves aux profils complémentaires doivent faire preuve pour mener à bien leurs projets.