Quand il s’agit d’évoquer la question de la transition numérique, le continent africain fait figure d’exception. Longtemps confronté au problème de sous-développement de ses infrastructures de télécommunication, l’Afrique est en passe de combler son retard numérique grâce à l’adoption massive du portable, dont le taux de pénétration dépasse désormais les 80%. Ainsi, l’Afrique est en train de vivre un saut technologique sans-précédent – aussi connu sous le nom de leapfrof -, et s’inscrit désormais comme un espace d’innovation singulier, qui se caractérise par son écosystème frugal et résilient
M-Shule tente précisément de profiter de cette opportunité pour compléter l’offre éducative africaine et proposer du contenu pédagogique aux écoles isolées au Kenya. En impliquant tous les stakeholders du secteur éducatif, M-Shule utilise la technologie chatbot pour envoyer des exercices personnalisés de maths et d’anglais par SMS. A la fois accessible et abordable, M-Shule veut ainsi compléter le travail des professeurs africain et proposer du contenu de qualité pour une dizaine de dollar par an et par étudiant.
D’autre part, M-Shule exploite le potentiel du machine learning pour développer une solution d’apprentissage adaptatif. L’entreprise propose aux écoles et aux parents un suivi analytique du progrès de l’élèves. A l’aide d’algorithmes de data mining, M-Shule détermine alors le profil d’apprentissage des étudiants suivant les clusters qu’elle a établi, et adapte constamment les exercices qu’elle lui envoie en fonction de ses performances.
Créé en 2016, l’approche pédagogique abordable de M-Shule commence à faire ses preuves : l’entreprise revendique une augmentation des résultats de ses élèves de l’ordre de 16%. Compte tenu du potentiel du marché éducatif africain, cette solution abordable et réplicable commence à susciter un intérêt, comme en témoigne le soutien financier de la branche canadienne de l’association Engineers without Borders.