Au cours de notre séjour en Finlande, nous avons eu l’opportunité de discuter avec Anneli Rautiainen, qui dirige la cellule innovation de la Finnish National Agency for Education depuis 2017. Au sein de cette équipe créée par le gouvernement finlandais, cette ancienne directrice d’école au regard passionné et avisé a pour mission d’initier un changement systémique, afin d’infuser un esprit d’innovation à l’échelle locale.

Bien que nous ignorions encore aujourd’hui les conséquences réelles de l’automatisation sur le marché du travail, une certitude demeure néanmoins : notre capacité d’adaptation dépendra des capacités de flexibilité et d’innovation de nos systèmes éducatifs. Dans ce but, la cellule innovation souhaite renverser une approche traditionnellement descendante, afin d’impliquer toutes les parties prenantes, promouvoir un esprit de cocréation et décloisonner le processus d’innovation ; il s’agit de l’adapter à la réalité du système éducatif finlandais, qui se caractérise notamment par une décentralisation marquée et un leadership diffus/partagé.

Ainsi, l’équipe de Mme Rautiainen accompagne et pilote les initiatives innovantes des municipalités à l’aide d’une approche qui s’inspire du Design Thinking. Au contact d’acteurs variés, ils commencent par définir les principaux problèmes auxquels leur communauté est confrontée. Au travers d’ateliers d’initiation au modèle du double diamant, la cellule innovation équipe les municipalités des outils nécessaire pour définir et mener leurs propres initiatives de manière autonome. En lieu et place d’une supervision étroite du processus, il s’agit désormais de contribuer à développer un sens du leadership et une culture d’organisation entrepreneuriale.

D’autre part, le travail de Mme Rautiainen consiste à fédérer l’ensemble des acteurs de l’éducation afin de renforcer les synergies, promouvoir des collaborations publique-privé, et passer ainsi d’un « egosystème à un écosystème » de l’innovation éducative.