De passage en Corée du Sud, nous avons pensé qu’il serait intéressant de nous pencher sur la l’industrie des hagwons, des instituts de cours du soir privés qui jouent un rôle prépondérant dans la réussite scolaire des enfants coréens. Nous avons eu la chance de nous entretenir avec Thomas D Kim qui est responsable de la cellule innovation de Chungdahm Learning (CDL), un hagwon d’anglais les plus importants du pays, qui est notamment connu pour son approche innovante.
Créé en 1998 par un des professeurs d’anglais les plus reconnus du pays, CDL est né avec l’ambition de transformer une industrie des hagwons à la pédagogie traditionnelle. D’après Thomas Kim, le système éducatif Coréen -privé comme public – se caractérise par une approche qui met l’accent sur la mémorisation plutôt que sur la réflexion ; l’élève, passif, est censé recevoir et apprendre le savoir d’un professeur érudit.
En lieu et place de connaissances, CDL souhaite développer un esprit critique et créatif chez l’enfant, afin qu’il soit en mesure de contextualiser, synthétiser et créer, plutôt que de mémoriser. Pour ce faire, les professeurs de CDL favorise la discussion et le débat parmi les élèves, qui est encouragé par l’utilisation d’une solutions digitale appelée « Smart Learning », des tablettes avec un logiciel interne de gestion de classe qui permet à l’enseignant de favoriser l’échange. Depuis peu, CDL introduit également les enfants au design thinking dans leurs projets de groupes.
D’autre part, la singularité de CDL se matérialise par une volonté d’immersion linguistique à travers une approche pédagogique résolument expérientielle. Les professeurs sont des étudiants de langue maternelle anglaise, qui sont accompagnés dans leur apprentissage du métier de professeur par des formations et du contenu pédagogique adaptés. CDL utilise notamment le jeu vidéo pour améliorer l’expression orale des enfants : en partenariat avec l’entreprise de jeux vidéo coréenne NC Soft, ils ont créé Hodoo English, une simulation où des enfants discutent avec un personnage virtuel. Cette approche expérientielle se retrouve également chez les tout petits dans les i-garten, des jardins d’enfants qui les éveille à l’anglais à travers une approche artistique.