Perdu au milieu de la forêt balinaise, la Green School souhaite développer une approche pédagogique ambitieuse, voire utopique : créer un modèle éducatif réplicable, qui prône un enseignement centré sur le principe de durabilité, un écosystème responsable pour inculquer une conscience écologique aux leaders de demain

Au sein de ce village autonome, plus de 400 enfants de 25 nationalités différentes suivent les principes d’une éducation alternative, qui vise à préparer leurs élèves au monde de demain. Ainsi, la philosophie de l’école se veut holistique, c’est-à-dire générale : au-delà d’un savoir académique, il s’agit de développer les « compétences du XXIème siècle » chez les élèves de la Green School. Ces savoirs-être -ou soft-skills- correspondent à des attributs personnels et humains, qui détermineront notre employabilité future dans un marché du travail confronté au défi de l’automatisation e : la créativité, la collaboration, la communication, le leadership, la flexibilité, la capacité à résoudre des problèmes. John Hardy, le fondateur de la Green School, souhaite ainsi contribuer au développement personnel des élèves, afin qu’ils deviennent des adultes équilibrés, épanouis et conscient des problématiques du monde qui les entourent.

Cette vision éducative se traduit par une approche expérientielle, proche des écoles Waldorf, un réseau d’institutions qui appliquent les théories pédagogiques inspirés des travaux de Steiner et Waldorf. De la maternelle au lycée, le jeu et l’expérience sont au centre de l’apprentissage ; ainsi, les enfants complètent et s’approprient l’enseignement théorique par des projets pratiques et concrets. Les professeurs utilisent la nature et l’art pour donner du sens à l’éducation, en tant que vecteur privilégié des valeurs que l’école souhaite inculquer à ses élèves. Au-delà d’une approche pédagogique plus efficace et naturel pour l’enfant, le « project-based learning » permet également de responsabiliser les élèves et de développer leurs savoir-être. Dès le collège, les enfants acquièrent ainsi une grande autonomie dans la construction de leur cursus scolaire ; très tôt, ils sont encouragés à mener leurs propres projets entrepreneuriaux. En témoigne notamment le projet bio bus, une entreprise sociale créée par des élèves pour proposer un service de bus de bio-diesel aux membres de l’école.

En dehors de sa pédagogie progressiste, l’école se distingue également par l’écosystème autonome et écologique qu’elle a développé. Son architecture est un modèle de construction écologique et pérenne, à travers l’utilisation innovante du bambou dans ses bâtiments. Pour établir son indépendance, l’école a très vite dépassé son cadre habituel en construisant de nombreuses infrastructures : désormais, la Green School cultive son propre champ pour nourrir sa communauté, a installé plusieurs sources d’énergie renouvelables et construit des lieux de résidence. Ainsi, la Green School souhaite joindre les actes à la parole, et créer une communauté autosuffisante, responsable et ouverte, un modèle d’une éducation respectueuse de l’enfant et de son environnement.

Un modèle qui présente néanmoins des limites, notamment en ce qui concerne son accessibilité : avec des frais de scolarité qui représentent entre 4 000 et 8 000 euros l’année, l’ancrage local de l’école semble quelque peu artificiel, puisque moins de 20% des étudiants sont balinais, malgré les aides qu’elle propose pour rendre l’école plus accessible aux populations locales.

Pour aller plus loin, nous vous conseillons ce court reportage, qui présente l’approche pédagogique unique de la Green School : https://www.youtube.com/watch?v=fusI4T2GYko

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