Andela propose une solution originale et utile pour former des codeurs talentueux, et répondre à des problématiques endémiques de deux régions que tout oppose : l’Occident et l’Afrique.

D’une part, l’Afrique se caractérise par le manque d’opportunités offertes à sa jeunesse. Si le taux de chômage des jeunes sub-sahariens se stabilise autour de 10,8% en 2017, les perspectives d’emploi ne sont pas des plus optimistes : en effet, 70% de ceux qui disposent d’un emploi gagnent mois de 3,10 dollars par jour. Une situation peu encourageante pour l’avenir, qui entretient le sous-développement subsaharien et contribue à déstabiliser la cohésion sociale du continent.

D’autre part, l’Europe et l’Amérique du nord font face à un manque chronique de main d’œuvre qualifiée pour répondre à la demande croissante des entreprises : si le nombre d’ingénieurs informatiques tend à rattraper les besoins du privé, peu d’entre eux maîtrisent les compétences les plus demandées par l’industrie, comme l’intelligence artificielle ou la data science. A tel point que plus de 60% des CTO américains déplorent un manque de main d’œuvre, selon le rapport CIO publié par KPMG en 2017. Ce constat se double d’un problème chronique de diversité dans le secteur informatique, où la population afro-américaine ne représente que 9% des travailleurs américains selon le Pew Research Center.

Partant de ce double constat, Andela souhaite apporter une réponse originale et mutuellement bénéfique. Depuis 2014, l’entreprise recrute et forme les codeurs africains les plus talentueux : avec 0,7% d’étudiants qui intègrent la formation, Andela est plus sélective qu’Harvard. Après une première phase de sélection composée de tests psychotechniques, d’un entretien de motivation et d’un bootcamp de six semaines, les étudiants intègrent une formation professionnelle de 4 années. Financée par les entreprises partenaires, elle vise à préparer les candidats à exercer un métier de développeur.

Durant ces 4 années, les étudiants sont confrontés au monde de l’entreprise durant des périodes de professionnalisation dans une entreprise américaine partenaire d’Andela. Dans un premier temps, les étudiants se rendent aux Etats-Unis pour rencontrer et sympathiser avec l’équipe pour laquelle ils travailleront ; par la suite, ils collaborent avec l’entreprise depuis leur pays d’origine.

Ainsi, Andela propose une initiative où tous les acteurs y trouvent leur compte. Les étudiants bénéficient d’une formation gratuite et reconnue par de grandes entreprises, qui prend en charge les frais d’hébergement ; les partenaires d’Andela, de leur côté, ont un accès privilégié à une main d’œuvre de qualité dont le coût de formation est deux fois inférieur à leur homologues américains.

Une initiative qui a notamment séduit Mark Zuckerberg, qui a choisi Andela pour le premier investissement de sa fondation : en tant que principal investisseur, il a permis de lever plus de 80 millions de dollars depuis 2014.

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